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Le Message de Joël de Rosnay

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LA PROTEINE ANTIGEL

Biologie - Novembre 1988

L'hiver arrive et avec lui l'antigel pour les voitures et le sel sur les routes. Mais cela n'est pas un problème pour certains animaux qui fabriquent leur propre antigel.

Savez vous André que des soles vivant dans les eaux glacées du Grand Nord produisent un antigel naturel ?

Ces poissons risqueraient de geler et de mourir s'ils ne disposaient pas d'un mécanisme biologique protecteur.

Les effets du gel sur les cellules vivantes sont terribles. Il suffit de voir les brûlures causées par le froid, au visage, aux mains ou aux pieds des alpinistes.

Ces effets sont dus à la deshydratation des cellules et à la présence de cristaux de glace qui entravent leur fonctionnement. Quand l'infection se propage dans les tissus morts, c'est à coup sûr l'amputation.

Le secret de la résistance au gel des poissons des eaux glacées tient à la fabrication dans leur sang d'une protéine aux propriétés remarquables.

Je rappelle que les protéines sont les matériaux de base de la vie. Ces grandes molécules sont formées d'un enchaînement d'acides aminés qui s'attachent les uns aux autres comme les perles d'un collier.

La structure de la protéine fabriquée par la sole a été récement analysée en détail. Elle est constituée d'une trentaine d'acides aminés. Et elle a la forme d'un ressort ou d'un minuscule escalier en colimaçon.

C'est cette structure particulière qui permet à la protéine antigel d'inhiber la formation de la glace en interférant avec les premiers germes de cristallisation. Astucieux non ?

Cette découverte peut avoir de nombreuses applications. Pas encore comme antigel pour les moteurs, car il serait trop cher. Mais pour faciliter des expériences ou des opérations à basse température, la conservation des cellules vivantes et peut-être un jour l'hibernation complète des êtres vivants.