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Le Message de Joël de Rosnay

 Chaine Youtube de Joël de Rosnay

 

VACCIN ANTI-COCAINE

Biologie - Mai 1989

La cocaine est désormais considérée comme un fléau mondial. Sous la forme du "crack" (son dérivé le plus puissant) elle est source de violence et de criminalité dans les grandes villes.

Selon une récente étude 35 à 40 millions d'américains ont essayé au moins une fois la cocaine.

Pour tenter de réduire le coût social de la cocaine et du crack, la stratégie actuellement en vigueur est la répression : traquer les "dealers", démanteler les filières.

Mais une autre se met progressivement en place. Elle s'appuie sur les derniers progrès de la biologie et de la pharmacologie.

Son objectif : tenter de combattre au coeur même du cerveau l'accoutumance à la drogue afin de permettre le traitement psychologique des drogués.

Les chercheurs savent maintenant où agit la cocaine. Sa cible est la zone de plaisir et de "récompense" du cerveau.

Si on donne le choix à un rat entre une autostimulation de cette zone à l'aide d'électrodes et l'absorption d'aliments, il abandonne toute nourriture et se laisse mourir.

La nouvelle stratégie "douce" dans la bataille contre la drogue fait intervenir des médicaments dont certains sont connus depuis longtemps.

Des chercheurs de l'université du Minesota ont montré que la carbamazépine réduisait les effets de l'état de manque ainsi que l'euphorie crées par la drogue.

D'autres équipes appartenant à l'université de Yale étudient les propriétés de la désipramine, un antidépresseur.

Résultat : 60% des drogués ayant testé ce produit ont été capables de s'abstenir de cocaine pendant 4 semaines; contre 23% de ceux qui avaient pris du lithium et 17% de ceux qui avaient recu un placebo.

Les antidépresseurs associés à une psychothérapie apportent ainsi l'espoir d'une ré-insertion des drogués, permettant des traitements efficaces.