Biologie - Mai 1992

Quoi de plus banal et commun qu'une analyse de sang ? On en pratique des milliers chaque jour en France et des millions dans le monde.

Les résultats servent de base aux diagnostics médicaux et au suivi de certains traitements. Il faut cependant attendre les résultats assez longtemps et surtout on doit donner un tube entier de sang. Ce qui peut indisposer certaines personnes et nécessite dans un gros laboratoire d'analyse la manipulations de quantités relativement importantes de sang. Depuis longtemps les grandes entreprises d'appareillage d'analyse cherchent à mettre au point des systèmes rapides et performants nécessitant la prise de très petits échantillons et surtout des analyses entièrement automatisées. La palme de l'innovation revient sans doute à un nouvel appareil mis au point par la société I-Stat de Princeton aux Etats-Unis. Elle a établi un record de miniaturisation et de simplicité d'utilisation. Son analyseur a la taille d'une calculette et donne ses résultats en 90 secondes à partir de deux gouttes de sang de la taille d'une tête d'épingle. Le principe de l'appareil repose sur une combinaison d'électronique et de biochimie. Son coeur est constitué par des biocapteurs capables de déceler des modifications de la composition sanguine caractéristiques d'affection comme l'anémie ou le diabète. Il suffit de placer les gouttes de sang sur une cartouche de la taille d'une carte de crédit et de l'introduire dans l'analyseur. Le liquide percole à travers des membranes tandis que les capteurs mesurent le potentiel électrique, la conductivité et la résistance de l'échantillon. On obtient des informations sur les sucres, l'azote, les globules rouges ou les sels minéraux. Prix de cet analyseur de poche 15 000 F et 70F pour chaque cartouche. Ce qui est plus cher que pour les analyses en chaîne faites avec de grosses machines mais très pratique quand on attend un résultat rapide.