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Le Message de Joël de Rosnay

 Chaine Youtube de Joël de Rosnay

 

UN ECLAIR POUR DES ENGRAIS

Environnement - Juillet 1989

Les engrais azotés sont indispensables à l'agriculture moderne. Cependant ils sont couteux et grands consommateurs d'énergie.

C'est ce qui a conduit un entrepreneur israélien établi aux Etats-Unis, le Dr Moshe Alamaro, à proposer une solution originale et hardie : la production de nitrates par décharges électriques dans l'air.

La technique classique utilisée depuis la fin des années 40 se fonde sur le procédé Haber-Bosh. Elle permet d'obtenir les nitrates à partir de l'ammoniac, lui même provenant de la voie pétrochimique.

Pourtant l'air que nous respirons est composé à 79% d'azote et à 20% d'oxygène, constituants essentiels de ces engrais. Comment les transformer en nitrates ?

Les microbes du sol savent le faire : ils fixent l'azote et le transforment en ammoniac. L'énergie des éclairs peut fusionner l'azote et l'oxygène et permettre la fabrication de nitrates.

Dès 1905, des inventeurs norvégiens avaient proposés d'utiliser l'électricité pour fabriquer des engrais artificiels à partir de l'azote de l'air. Mais les rendement en nitrate étaient faibles, et la consommation d'électricité élevée.

Pour Moshe Alamaro et son entreprise, Deshen International, deux effets vont se combiner dès le début des années 90 : une pénurie d'engrais azotés et une réduction des prix de l'électricité.

D'où l'idée de rendre mobiles les unités de production en les plaçant sur des semi-remorques pour synthétiser les nitrates aux endroits où il existe une surcapacité d'électricité.

Hydro Quebec a déjà manifesté de l'intérêt pour le procédé Deshen.

Pour certains pays en développement, riches en ressources hydro-électriques, ce procédé peut s'avérer plus rentable que la construction de grosses unités chimiques de production d'ammoniac.

Mais le pari sur l'avenir repose sur la relations entre le prix du pétrole et le prix de l'électricité. Qui peut aujourd'hui prévoir avec précision leur évolution ?