Environnement - Mars 1992

Une nouvelle génération de robots mobiles est en train de voir le jour dans le monde. Des robots capables de se déplacer dans des environnements accidentés et d'accomplir des tâches spécifiques, par exemple analyser des échantillons de terrains contaminés ou intervenir dans des situations critiques.

Comme des interventions lors de tremblement de terre, d'incendies ou de catastrophes nucléaires. L'Europe dans le cadre du projet Euréka développe ces robots mobiles et plusieurs centres de recherches américains mettent au point des écorobots capables d'intervenir dans des opérations de nettoyage de sites contaminés par des produits chimiques ou radioactifs. Le secret de cette génération de robots mobiles réside dans leurs capacité de navigation et d'adaptation au terrain. En France la société Matra Marconi Space développe dans le cadre du Projet Euréka AMR (robots mobiles avancés) un véhicule autonome appelé Adam et qui sera prochainement testé à Toulouse. Ce robot reconstitue l'environnement dans lequel il se déplace. Pour cela il est muni d'une sorte d'oeil au laser (ou plutôt d'imageur) développé par le LETI et qui est capable de voir en trois dimensions grâce à un faisceau d'une portée de 10 m avec une précision de 1 cm. En utilisant des programmes d'intelligence artificielle mis au point par le laboratoire d'Automatique et d'Analyse de Systèmes de Toulouse, l'ordinateur du robot Adam reconstitue le terrain et établit une carte de navigation. Munis de bras de télémanipulations et de systèmes de prélèvements d'échantillons pour analyse ces robots mobiles vont jouer une rôle de plus en plus important dans la décontamination de sites empoisonnés par des déchets toxiques. Le Département de l'énergie aux Etats-Unis va dépenser 100 milliards de dollars sur 30 ans pour nettoyer ses sites nucléaires contaminés. Du boulot en perspective pour les écorobots.