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Le Message de Joël de Rosnay

 Chaine Youtube de Joël de Rosnay

 

LA BATTERIE EN PLASTIQUE

Matériaux nouveaux - Avril 1991

La voiture électrique est en bonne voie. Les deux grands constructeurs Peugeot et Renault ont décidé de viser un marché estimé à 50.000 véhicules électriques par an à partir de 96. Mais le grand problème reste la faible autonomie et le poids des batteries.

On utilise en effet les batteries au plomb et à l'acide, lourdes et peu efficaces ou des batteries au nickel/ cadmium ayant certes un meilleur rendement mais beaucoup plus coûteuse. Peut-ont rêver d'une batterie puissante, légère, solide, non polluante et même pliable? Ce rêve devient aujourd'hui une réalité grâce à la découverte d'un chercheur français Michel Armand du CNRS. Une invention dont les principes brevetés remontent à 1971. Mais à cette époque personne ne croyait à la batterie solide. Armand a cependant persévéré. Il a réussi à intéresser une entreprise canadienne Hydro-Quebec ainsi qu'Elf Aquitaine (qui depuis a abandonné le projet) et enfin l'entreprise Japonaise Yuasa. Cette extraordinaire batterie solide est deux fois plus légère et deux fois plus puissante qu'une batterie au nickel/cadmium. Elle permet une autonomie de 300 km. La batterie est faite de couches minces comme un mille-feuille. Chaque couche constituant l'électrode, l'électrolyte et un composé d'insertion, est composée de lithium et d'un plastique conducteur de l'électricité. L'énergie est contenue dans des liaisons entre atomes de soufre. A la recharge ces liaisons se reconstituent. La batterie peut supporter 1000 cycles de recharge et décharge soit fournir suffisamment d'énergie à une voiture électrique pour parcourir 300.000 km. Il reste maintenant à confirmer les résultats de laboratoire et à passer à la production en série. Le défi est considérable. Le CNRS détient 33 brevets, mais l'industrialisation sera japonaise et canadienne. Encore un pionnier qui est arrivé trop tôt !